Quels sont les différents maux de dos : comment fonctionne la douleur

Quels sont les différents maux de dos : comment fonctionne la douleur
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La douleur est une notion complexe. Elle survient par des mécanismes et des trajets différents. La lombalgie peut emprunter plusieurs voies : c'est une douleur « mixte ». Il existe trois types de douleurs : la douleur nociceptive, la douleur neuropathique, et les douleurs dites « mixtes », qui associent les deux premières. Toutes ont des causes, des fonctionnements et des trajets différents. Et chacune nécessite une prise en charge adaptée. Un mal de dos traduit le plus souvent des douleurs nociceptives. Mais il arrive aussi qu'elles soient neuropathiques, voire mixtes.

Paragraphes

1er type de douleur dorsale : la lombalgie inflammatoire, une douleur par excès de nociception

La lombalgie est une douleur dite « nociceptive », « par excès de nociception », ou « inflammatoire ». Cela signifie qu'elle est causée par une lésion d'un muscle, d'une articulation ou d'un os de la colonne vertébrale. Cette lésion (ou inflammation) stimule des capteurs de la douleur appelés nocicepteurs, qui tapissent tout le corps (la peau, les muscles, les articulations, les viscères, …).

Lorsque leur stimulation dépasse un certain seuil, les nocicepteurs réagissent en envoyant un message de douleur au cerveau. L'information remonte par les nerfs périphériques puis chemine dans la moelle épinière (voies ascendantes de la douleur) pour atteindre les différentes structures cérébrales (cortex somatosensoriel), chargées d'interpréter la localisation et l'intensité de la douleur (voir schéma ci-après). L'excès de nociception est le signal d'alarme du corps : il avertit le cerveau de la présence d'une lésion, d’un coup, d’une brûlure …

C'est le mécanisme de la douleur le plus courant dans notre corps. La douleur nociceptive réagit positivement aux antalgiques. C'est pourquoi ces derniers sont préconisés en première intention pour soulager les manifestations douloureuses de la lombalgie. Si on parvient à réparer la lésion responsable de l'excès de nociception, la douleur disparaît. Dans le cas de la lombalgie, il s'agira d'identifier ce qui cause la lésion (mauvaises postures, réactions inappropriées face à la douleur, travaux pénibles, …) afin d'éviter sa répétition.

 

2ème type de douleur dorsale : la douleur neuropathique

La douleur neuropathique est particulière car elle est ressentie en dehors de toute stimulation et survient de manière spontanée. Les patients rapportent des sensations de brûlures, de décharges électriques ou de « coups de couteau », des démangeaisons, des engourdissements, des picotements, … Peuvent s'y ajouter des troubles de la sensibilité tactile, avec une douleur intense à l'effleurement (appelée « allodynie ») et une exagération de la sensibilité de la douleur (appelée « hyperalgésie »).

Cette douleur est induite par une modification des processus de transmission et de contrôle de l'influx nerveux. C'est le cas lorsqu'un nerf ou une racine nerveuse est lésée. Ainsi une sciatique, ou une hernie discale, pourra causer des douleurs neuropathiques si la compression est prolongée.

Le diagnostic d'une telle douleur peut s'avérer extrêmement difficile, c'est pourquoi des outils spécifiques d'évaluation ont été développés. Par ailleurs, ces douleurs ne réagissent généralement pas aux antalgiques et demandent une prise en charge médicamenteuse particulière.

3ème type de douleur dorsale : Une douleur mixte

Quel rapport avec la lombalgie ? Il semblerait en fait que la douleur neuropathique ne lui soit pas totalement étrangère. Selon une étude publiée en 2017 dans la Revue Médicale Suisse, entre 16 et 55 % des patients souffrant de lombalgies chroniques présentent une composante neuropathique (1).

C'est pourquoi la lombalgie est une douleur dite « mixte ». Or les traitements des douleurs nociceptives et ceux des douleurs neuropathiques sont totalement différents et s'élaborent au cas par cas. C'est pourquoi il est capital d'identifier précisément la source et le mécanisme de la douleur pour adopter un traitement approprié quand on est atteint de lombalgie.

 

SOURCES

1. Sandra Silva & al. - Composante neuropathique de la lombalgie - Rev Med Suisse 2017; volume 13. 1278-1282