Lombalgies aiguë, subaiguë et chronique

Lombalgies aiguë, subaiguë et chronique
Body

La lombalgie désigne une douleur siégeant dans le bas du dos. Selon sa durée, elle est dite aiguë, subaiguë ou chronique. A chacun de ces stades, une prise en charge spécifique est nécessaire.

Temps de lecture
5 minutes
Paragraphes

On différencie la lombalgie commune de la lombalgie dite « spécifique », qui est la conséquence d'une maladie (tumeur, fracture, infection). Si le mal de dos guérit en moins de 4 à 6 semaines, la lombalgie est dite « aiguë ». Si la douleur persiste au-delà de ce délai et jusqu'à 12 semaines, on parle de lombalgie « subaiguë ». Au-delà de 12 semaines, elle devient « chronique » (1).

Lombalgie aiguë (poussée aiguë de lombalgie) : définition et dépistage

Une lombalgie commune, c'est une douleur ressentie dans le bas du dos et dont l’origine n’est souvent pas identifiée et qui ne comporte pas de signes d’alerte (3). Elle peut irradier dans une ou les deux jambes, on parle dans ce cas de lombosciatique. Elle peut également entraîner une importante limitation des mouvements. Toutefois, elle est considérée comme banale : 4 personnes sur 5 connaîtront au moins un épisode de lombalgie au cours de leur vie (2).

Dans 9 cas sur 10, la douleur disparaît en moins d'un mois (ou six semaines). On parle alors de « lombalgie aiguë ». Il est important de noter que dans ses dernières recommandations, la Haute Autorité de Santé (HAS) a préféré le terme « poussée aiguë de lombalgie » à celui de « lombalgie aiguë » (3).

Dès les premiers jours, il est primordial de prendre en charge la douleur pour se sentir mieux. Le traitement d'une lombalgie aiguë s'axe autour de 3 objectifs : soulager la douleur (application de chaleur ou froid, étirements, anti-douleurs), renforcer les muscles du dos (en maintenant autant que possible une activité physique), et limiter le nombre de rechutes (en pratiquant un sport et en adoptant les bonnes postures). En résumé : « le bon traitement, c'est le mouvement » (2) !

Lombalgie subaiguë : deuxième stade de lombalgie

Lorsque la douleur persiste au-delà de 4 à 6 semaines, et jusqu'à 12 semaines, elle est qualifiée de « lombalgie subaiguë ». Elle concerne environ 3% des patients (1). Ce stade doit faire l'objet d'une attention particulière, car c'est une période charnière entre une guérison rapide et un passage à la chronicité. En effet avec le temps apparaissent de nouveaux risques, psychosociaux cette fois. Ceux-ci ont été décrits depuis de nombreuses années et sont repris par la HAS dans ses dernières recommandations. Parmi ceux-ci, on trouve les problèmes émotionnels (dépression, anxiété, stress), les réactions de peur entraînant un évitement des situations à risques et une réduction de l'activité, ou encore des problèmes liés à l’activité professionnelle (3), qui peut dans certains cas être affectée (adaptation du poste de travail voire arrêt de travail).

Il faut donc adapter et/ou renforcer la prise en charge initiale. Le médecin commencera par ajuster et éventuellement renforcer le traitement médicamenteux. Il conseillera également au patient des activités et comportements appropriés pour faire face à la douleur. La kinésithérapie active pourra être indiquée afin de traiter la douleur, et pour apprendre les bons gestes et postures, et ainsi éviter la chronicisation de la lombalgie (3).

Proche de la notion de « lombalgie subaiguë », la HAS a introduit dans ses dernières recommandations celle de « lombalgie à risque de chronicité ». Elle désigne une durée d'évolution de la lombalgie inférieure à 3 mois, et présentant un risque élevé d'absence de résolution.

Lombalgie chronique

Au-delà de 3 mois (ou 12 semaines) de douleur, la lombalgie est dite « chronique ». C'est le stade le plus avancé de la lombalgie commune. Néanmoins, la lombalgie chronique est rare : seules 2 à 7% des lombalgies aiguës deviennent chroniques (1). A ce stade, l’importante limitation de la mobilité peut entraîner un stress élevé, un sommeil de mauvaise qualité, un état anxiodépressif, … et ainsi augmenter l'intensité de la douleur ressentie. Bref, le risque est que le patient s’installe dans un cercle vicieux.

Il est alors indispensable d'avoir recours à une prise en charge multidisciplinaire. Des examens d'imagerie peuvent être réalisés selon les cas et une évaluation approfondie pourra être réalisée par un spécialiste (médecin généraliste spécialisé, orthopédiste, rhumatologue, médecin rééducateur, …), afin d'identifier les éventuels facteurs ayant favorisé le passage à la chronicité et pour coordonner le traitement. On pourra également faire appel à des spécialistes issus de diverses disciplines : physiothérapeute, ergothérapeute, psychiatre ou psychologue, ergonome (pour améliorer l'environnement de travail), un assistant social, … (3)

Pour les cas les plus sévères, il existe des centres spécialisés dans des programmes de traitements multidisciplinaires intensifs, regroupant toutes ces spécialités. Le patient fera alors l'objet d'un traitement quotidien et adapté, sur plusieurs semaines (3).

Au bout du compte, il est essentiel de se rappeler que si le mal de dos peut être impressionnant, il est très rarement grave et peut dans la plupart des cas être résolu si l’on prend correctement son dos en mains notamment via l’activité physique.